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Comment résoudre le problème de gestion des commerces dans le secteur formel et informel en utilisant un appareil simple et adapté à tout type d’activité et par tout le monde?
C’est sur cette question que Dirane TAFEN, jeune ingénieur camerounais résident à Lyon en France s’est dédié et a décidé d’apporter une solution.
Contrairement aux solutions traditionnelles et celles que nous avons sur le marché, celle de Dirane est propre aux besoins du commerce africain. Ses prototypes, tant sur le plan matériel (design, forme, matière), que sur le plan logiciel (intuitif, fonctionnel), sont adaptés aux intempéries qui sont propre au continent (délestages, manque d’internet etc.)
Nous sommes allés à sa rencontre et nous avons échangé avec lui pour découvrir cet appareil qui moderniserait et qui relèverait le commerce africain.
Cirics : Durant l’entretien nous allons nous tutoyer, est possible ?
Dirane T : Oui certainement.
Cirics : Alors peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Dirane T : Je me nomme Dirane TAFEN je suis de nationalité camerounaise, je suis ingénieur en Informatique, résident en France dans la ville de Lyon. Je dévoue mon temps et mon énergie à l’évolution de l’IT en Afrique
Cirics : D’où te vient cette idée géniale ? Et c’est quoi POZOS ?
Dirane T : L’idée est venue à la suite de l’observation d’un fait vécu. En effet un membre de ma famille a dû mettre la clé sous le paillasson et arrêter son activité qui était la vente d’articles du quotidien. À la suite de cela j’ai analysé la situation et je me suis rendu compte que c’est un problème de suivi de son activité qu’il rencontrait car il ne réussissait pas à suivre ses dépenses et ces recettes. Ainsi j’ai réfléchi à un moyen de pallier à cette difficulté-là, et cela se matérialise par le produit que je propose : une caisse enregistreuse connectée à la portée de tout type de commerce.
POZOS (Point Of Sale Open System) vous pouvez remarquer le Z à la place du S mais c’est juste parce que le Z a une bonne résonance (Rire). POZOS a donc pour objectif de moderniser la gestion des commerces en Afrique (Point de vente, Boulangerie, restaurant, pharmacie, hôtel …). Cela dans l’optique de permettre à ces derniers de mieux gérer leur activité qui est souvent la cause principale de la prolifération du secteur informel.
Cirics : Ta solution n’est certainement pas la seule sur le marché mais c’est quoi c’est quoi la plus-value par rapport à la gestion traditionnelle des commerces ou encore par rapport à celle que nous avons sur le marché ?
Dirane T : La plus-value se décline en plusieurs points :
Sur le plan économique et comptable : le commerçant à un suivi en temps réel de son activité même lorsqu’il est en déplacement n’importe où dans le monde. Le commerçant aura un état de la santé de son commerce au travers des outils analytique installée sur la caisse enregistreuse
Sur le plan de la gestion des stocks : le commerçant suivra l’évolution de son stock et des indicateurs de performance dessus (rotation de stock), il sera également averti lorsque les articles atteindront un nombre minimum disponible. La gestion des code-barres est également prise en compte afin de faciliter la gestion des articles ainsi que leur flux de circulation
Sur le plan de la mobilité : le commerçant aura un dispositif très léger et mobile afin qu’il puisse aller directement à la rencontre de ces clients lors de la réalisation d’une vente par exemple dans un restaurant.
Et trois points fondamentaux sur lesquels j’ai travaillé c’est l’accès à internet, à l’énergie et aux taux d’alphabétisation qui sont encore des freins en Afrique, ma solution prend en compte tous ces facteurs. Sur le plan énergétique, la tablette peut fonctionner à plein régime pendant une semaine après qu’elle ait été chargé, le temps pour l’utilisateur de la remettre en charge. Toutes les localités n’ayant pas accès à Internet, la tablette fonctionne sans connexion internet et restitue à temps réel les informations à l’utilisateur. C’est un appareil adapté à l’analphabétisme pour rendre son utilisation facile et en deux jours de formations seulement tout le monde peut l’utiliser.
Je tiens à préciser que la solution de base c’est cette tablette, mais nous développons aussi des solutions pour les grands commerces (restaurants, boulangeries, grandes surfaces).
Cirics : Est tu déjà implanté au Cameroun ?
Dirane T : Non pas encore, mais je suis actuellement en train de le faire dans les villes de Yaoundé et Douala. Qui sont les villes dans lesquelles sont concentrés beaucoup de commerces.
Cirics : Comment fait-on pour s’en procurer ?
Dirane T : Il suffit de nous contacter par email (pozostablet@gmail.com) ou via la page Facebook (https://www.facebook.com/pozosit), ce sont les deux moyens disponibles pour l’instant
Je tiens à préciser qu’après l’achat d’un de nos produits, vous bénéficiez de la formation durant deux jours et d’assistance gratuite pendant 1 mois.
Des vidéos de formation sont également fourni ainsi que des guides écris afin de faciliter la prise en main et permettre au commerçant d’être autonome sur le produit
Cirics : Ça coûte combien une tablette ?
Dirane T : La question ici n’est pas une question de prix mais une question de capacité à apporter une solution simple à un problème réel. La seule question que peut se poser un entrepreneur par exemple est de savoir si ma pourrait enfin savoir quel est l’état de ses ventes en temps réel, ses stocks et avoir une idée réelle de son activité. Mais néanmoins nos prix sont adaptés à tous les commerces et varient selon le volume de l’activité. Je m’explique, une solution pour une quincaillerie n’est pas la même que cette d’un restaurant, ou encore d’un vendeur à la sauvette comme on le dit chez nous.
Cirics : As-tu un conseil à donner aux jeunes de la diaspora pour suivre ton exemple
Dirane T : Personnellement je conseille aux Jeunes de la Diaspora de ne pas se laisser voiler les yeux par le confort virtuel que l’Occident leur offre, car tout est à construire en Afrique.
En effet, l’occident est déjà construit avec leur infrastructure. Nous Africains, nous devons prendre nos responsabilités et oser. L’Afrique évolue très vite, les étrangers y investissent massivement, on risque d’être dans une situation où notre continent appartiendra à d’autre et sera construit par d’autre alors que nous avons les compétences de le faire. Ayons le cran d’oser et de réaliser nos rêves avant qu’il ne soit trop tard.
Cirics : Merci Dirane et courage pour la suite.
Dirane T : Merci à vous et merci pour l’occasion que vous me donnez de présenter mon entreprise et ses solutions sur votre vitrine.
Interview recueilli par Kevin Dango